Pour la troisième année consécutive, le LIP est partenaire de l’université de printemps Ludovia#CH qui se déroulera du 6 au 8 avril 2020. Le LIP participe en particulier à l’organisation du colloque scientifique qui, cette année, abordera la question des rapports que les collectifs enseignants entretiennent avec le numérique.

Le texte ci-dessous retranscrit l’appel à communication qui peut être consulté sr le site LudoviaCH.

Le développement du numérique s’est accompagné de l’émergence de nouvelles modalités d’interaction entre les enseignants. Avec Internet, la mutualisation et la diffusion de ressources s’étendent au-delà du cercle restreint de l’établissement scolaire. En effet, les réseaux sociaux numériques et les plateformes d’échange ouvrent un espace sans limites pour s’informer, partager et débattre. Ainsi voit-on émerger des communautés de pratique (Wenger, 1998) et des communautés d’apprentissage (Laferrière, 2005). De façon plus ou moins structurée, des collectifs se forment en ligne au sein desquels circulent des ressources conçues, publiées et partagées par les enseignants. Ces collectifs s’ouvrent parfois à la recherche. Les frontières entre théorie et pratique deviennent alors poreuses, permettant d’articuler des visées pragmatiques et théoriques (Sanchez & Monod-Ansaldi, 2015).

Les exemples de tels collectifs abondent. Le groupe Facebook « enseigner avec le numérique » regroupe plus de 7 000 membres, le Rendez-vous des écoles francophones en réseau (REFER) fédère plus d’une centaine de classes dont les enseignants se retrouvent à l’occasion d’un colloque annuel. En France, Sesamaths a développé de très nombreuses ressources libres qui sont utilisées par plus de 31 000 enseignants de mathématiques. Ces collectifs s’organisent pour échanger, par exemple sur la classe inversée ou des escape games pédagogiques. Ainsi, des communautés s’organisent elles-mêmes en réseau.

Ces collectifs d’enseignants ont fait l’objet de travaux de recherche mais ces derniers sont encore trop peu nombreux pour que l’on comprenne les conditions nécessaires pour qu’un jeu collectif se développe. Nous ne savons également que peu de choses sur les effets d’un tel mouvement en termes d’innovation pédagogique et de développement professionnel. Par ailleurs, les fondements théoriques qui permettraient de comprendre ce phénomène restent à construire. D’ailleurs les débats ne sont pas tranchés entre les sens que l’on peut attribuer au concept de collaboration, parfois défini comme association à objet déterminé qui s’exerce au moyen du seul travail, et la coopération, qui serait un processus libre de découverte mutuelle permettant le développement humain (Eloi, 2018).
Dans le cadre de cette troisième édition du colloque scientifique LudoviaCH, nous souhaitons inviter des contributions qui abordent la question des collectifs enseignants, tant du point de leurs conditions d’émergence et de développement permises par le numérique que de leurs effets sur le développement professionnel et l’innovation.

Calendrier
– Délai pour soumettre une proposition : 20 décembre 2018
– Réponse des experts : 10 février 2019
– Délai de soumission d’une version définitive : 25 février
– Publication du programme du colloque scientifique : 6 mars

Références
Eloi, L. (2018). L’impasse collaborative : Pour une véritable économie de la coopération: Les Liens qui libèrent.
Laferrière, T. (2005). Les communautés d’apprenants en réseau au bénéfice de l’éducation. Encounters on Education, 6, 5-21.
Sanchez, E., & Monod-Ansaldi, R. (2015). Recherche collaborative orientée par la conception. Un paradigme méthodologique pour prendre en compte la complexité des situations d’enseignement-apprentissage. Education & Didactique, 9(2), 73-94.
Wenger, E. (1998). Communities of practice. Learning, meaning and identity. Cambridge, UK: Cambridge University Press.